Le champ derrière la maison :
Je me souviens qu’étant jeune
il y avait, derrière notre maison, un immense champ de peut-être un kilomètre
de long qui allait jusqu’au début d’une dense forêt, pas vraiment invitante.
Je jouais très souvent dans
ce champ. Seul, avec des amis ou avec ma sœur M. Il y a d’ailleurs une photo
d’elle avec grand-maman G. qui les a immortalisées debout dans ce grand champ
avec de l’herbe jusqu’aux cuisses pour ma grand-mère, jusqu’au cou pour ma sœur.
J’adorais marcher dans ce
champ.
J’adorais aller courir dans
ce champ.
Parfois, je m’étendais dans
l’herbe et je regardais le ciel. Parfois, après la pluie, lorsqu’il y avait un
arc-en-ciel, je courais avec un ami pour rejoindre cet arc-en-ciel et je me
rendais ainsi presque au bout du champ, tout près de la dense forêt. Je
rebroussais alors chemin, non sans marcher, un bout, à reculons, pour éviter de
tourner le dos à cette forêt.
J’avais toujours une
immense sensation de liberté dans ce champ, comme un cliché de cinéma ou un
stéréotype de roman.
Rien de fâcheux n’arrivait
dans ce champ rempli d’herbe ordinaire, de fleurs sauvages et de lucioles,
certains soirs d’été.
Le matin, lorsque je le
regardais par la fenêtre de la cuisine, je l’embrassais du regard. Le soir,
avant la pénombre, j’y jetais un dernier regard de tendresse et d’envie de le
rejoindre.
J’ai aimé ce champ comme on
aime une personne.
Merci mon ami…
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