vendredi 24 octobre 2014

Récit  8 :


Le champ derrière la maison :

Je me souviens qu’étant jeune il y avait, derrière notre maison, un immense champ de peut-être un kilomètre de long qui allait jusqu’au début d’une dense forêt, pas vraiment invitante.

Je jouais très souvent dans ce champ. Seul, avec des amis ou avec ma sœur M. Il y a d’ailleurs une photo d’elle avec grand-maman G. qui les a immortalisées debout dans ce grand champ avec de l’herbe jusqu’aux cuisses pour ma grand-mère, jusqu’au cou pour ma sœur.

J’adorais marcher dans ce champ.

J’adorais aller courir dans ce champ.

Parfois, je m’étendais dans l’herbe et je regardais le ciel. Parfois, après la pluie, lorsqu’il y avait un arc-en-ciel, je courais avec un ami pour rejoindre cet arc-en-ciel et je me rendais ainsi presque au bout du champ, tout près de la dense forêt. Je rebroussais alors chemin, non sans marcher, un bout, à reculons, pour éviter de tourner le dos à cette forêt.

J’avais toujours une immense sensation de liberté dans ce champ, comme un cliché de cinéma ou un stéréotype de roman.

Rien de fâcheux n’arrivait dans ce champ rempli d’herbe ordinaire, de fleurs sauvages et de lucioles, certains soirs d’été.

Le matin, lorsque je le regardais par la fenêtre de la cuisine, je l’embrassais du regard. Le soir, avant la pénombre, j’y jetais un dernier regard de tendresse et d’envie de le rejoindre.


J’ai aimé ce champ comme on aime une personne.

Merci mon ami… 







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