jeudi 29 janvier 2015

Mes expériences en psychiatrie  1

 

La Salle aux miroirs

 

L’expérience consistait en une salle séparée en deux par un miroir sans tain (le « miroir » du nom) sur le même principe que les salles d’interrogatoire que l’on peut voir au cinéma ou à la télé. (N.B. Même si la dénomination était « miroirs », au pluriel, il n’y avait qu’un « miroir »)

 

D’un côté, j’étais avec mon intervenant attitré en santé mentale, une chaise pour chacun de nous et une petite table basse avec un téléphone près de la chaise de l’intervenant. Les chaises étaient orientées pour être face à face, éloigné d’un mètre et demi à deux mètres l’une de l’autre, le long du mur mitoyen près du grand miroir sans tain qui séparait la pièce, d’une distance d’un mètre, ou un peu plus, du dit miroir.

 

L’intervenant et moi portions, chacun de nous, un micro-cravate qui était relié à une console de son placée sur la table près du téléphone.

 

De l’autre côté, derrière le mur au miroir sans tain, se retrouvaient quatre, six ou huit personnes différentes, selon les disponibilités, toutes spécialisées en santé mentale (psychologue, thérapeute, travailleur social, éducateur spécialisé, etc.) dont je n’avais vu aucun visage. J’ai su, par la suite, qu’ils étaient assis sur deux rangées, face au miroir. La rangée arrière était surélevée d’environ un demi-mètre par un praticable pour que les personnes assises dans cette rangée aient une bonne vision de la séance de l’autre côté du miroir. Devant la première rangée, il y avait une petite table avec un téléphone sans fil. En haut du miroir sans tain, il y avait deux haut-parleurs reliés à la console de son dans l’autre pièce.

 

La durée de la séance était de cinquante minutes : trente-cinq à quarante minutes à la Salle aux miroirs et ensuite dix à quinze minutes au bureau de l’intervenant pour une analyse post-mortem.

 

 

Le principe était le suivant :

 

La séance avec mon intervenant débutait. Lorsque le téléphone sonnait, mon intervenant répondait et écoutait les recommandations données par un de ses collègues qui étaient derrière le miroir sans tain. L'intervenant raccrochait et mettait en pratique immédiatement, la ou les recommandations qui étaient suggérées.

 

Et c’était ainsi durant toute la rencontre.

 

 

L’idée était d’utiliser l’expérience de plusieurs intervenants spécialisés en santé mentale pour un même patient lors d’une séance de thérapie.

 

 

Ensuite, dix à quinze minutes avant la fin de la séance, la séquence dans la Salle aux miroirs se terminait. En compagnie de mon thérapeute, je me dirigeais alors vers son bureau pour lui donner mes impressions de la rencontre et décider ensemble si une autre séance était nécessaire.

 

Dix rencontres maximum pour cet exercice étaient suggérées. J’avais toute la latitude possible pour le nombre de rencontres que je désirais faire.

 

 

 

Points positifs :

 

1) Je faisais face à une batterie d’experts, la crème de la crème des intervenants/thérapeutes qui, par leur effort combiné, pouvaient accélérer la résolution de la problématique que je vivais.

 

2) Cela me permettait aussi de tester une approche thérapeutique différente pour me donner des outils supplémentaires quant à la résolution de ma problématique en santé mentale.

 

 

Points négatifs :

 

1) Chaque fois que le téléphone sonnait, le lien intervenant-patient était automatiquement brisé. Après plusieurs « coups de téléphone », la distance entre l’intervenant et moi se creusait davantage. 

 

2) L’intervenant, en répondant au téléphone, perdait de plus en plus de crédibilité à mes yeux; si les thérapeutes derrière le miroir sans tain appelaient souvent cela me donnait l’impression que l’intervenant manquait d’expérience. Ou passait à côté de beaucoup de choses importantes qu’il oubliait de me dire. Ou ne semblait pas être en mesure de mener la discussion rondement.

Il prenait, à mes yeux, l’allure d’une marionnette.

 

3) Si le nombre d’interventions des thérapeutes était anémique, le principe même de la Salle aux miroirs devenait caduc.

 

4) Chaque thérapeute derrière le miroir sans tain me donnait la sensation d’imposer sa propre vision de la problématique et de ses solutions, ce qui pouvait rendre les interventions confuses par moment.

 

5) À cause du miroir sans tain, l’insonorisation était déficiente; je pouvais parfois entendre un thérapeute, derrière le miroir, tousser.

 

6) La sensation d’être observé et scruté par un groupe que je ne connaissais pas et dont je n’avais vu aucun visage, développait chez moi un inconfort.

 

 

7)Les résolutions de problématique en santé mentale ne peuvent être "accélérées"; cela prend du temps, beaucoup de temps même, parfois.

 

 

Conclusion :

 

L’idée sur papier était excellente! C’est la raison pour laquelle je voulais faire cette expérience. Mais dans la réalité, l’exercice ralentissait la résolution de ma problématique avec les interventions souvent trop nombreuses d’où pouvait naître une certaine confusion. Aussi, le lien d’intimité nécessaire intervenant/patient n’arrivait pas à s’établir correctement.

 

Malgré tout, je suis très content d‘avoir tenté l’expérience; maintenant, je sais!

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 28 janvier 2015

Carnets très intimes 10

 

Lorsque je traverse des périodes difficiles, j’ai remarqué que je remets toute ma personnalité en question. C’est assez épuisant…

 

 

(….)

 

 

Parfois, tout naturellement, je constate que mon dévouement me transforme peu à peu en victime et, étonnamment, je ne fais rien pour en sortir comme si ça me plaisait…

 

 

(….)

 

 

Je me suis souvenu qu’un ami m’avait déjà dit, il y a très longtemps, que les gens ne cherchent pas à tomber amoureux, mais plutôt à se trouver des « docteurs » pour soigner leurs âmes.

Maintenant, je le crois.

 

 

(.…)

 

 

Le formidable talent que j’ai, c’est d’avoir la très grande capacité, à la moindre occasion, à tout moment, pour toutes sortes d’activités, d’actions et de gestes de ma part, sans relâche et avec une précision chirurgicale presque maniaque… de me juger, rejuger, re-rejuger jusqu’à ce que mort s’ensuive. Amen!

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 21 janvier 2015

De mon calepin jaune  10

 

J’ai une bulle voyageuse à créer.

 

 

 

 

Je mérite que quelque chose de bien arrive dans ma vie.

 

 

 

 

Lorsque je laisse monter la peur, sans résister, la tension en moi baisse, baisse…

 

 

 

 

Savoir. Pouvoir. Vouloir.

 

 

 

 

Même si je sais que certaines activités que je fais sont futiles et inutiles, j’adore les faire et elles me font beaucoup, beaucoup de bien.

 

 

 

 

Les réussites des autres peuvent devenir très motivantes pour moi.

 

 

 

 

Dans la plupart des projets/activités/travaux que je réalise dès que je commence à penser au résultat je paralyse.

 

 

 

 

Je suis spécialiste du « Faire tout… sauf ce que j’ai à faire! »

 

 

 

 

Foi et Abandon vs Raison et Destinée.

 

 

 

 

J’ai souvent la sensation que mon cerveau est construit comme s’il y avait, superposées, une multitude de pensées perturbantes que j’ai à arracher les unes après les autres, année après année, pour pouvoir être de mieux en mieux.

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 16 janvier 2015

Récit  12


Une pêche réussie!

Je me rappelle, adolescent, sur l‘heure du midi, en allant dîner chez moi, ma mère, toute gentille, m’avait fait une douce caresse au dos pendant que j’ingurgitais mon repas. Quelle surprenante démonstration de tendresse de la part de maman, elle qui, habituellement, était très distante et froide concernant tous gestes d’affection…

Mais, par la suite, quelle surprise lorsqu’en plein cours un élève assis derrière moi découvrit bruyamment… le poisson d’avril en papier que maman m’avait collé dans le dos!

Je me suis senti pas mal gêné et même un peu humilié devant toute la classe.


Je me souviens du sourire et du rire que maman a eus quand je l’ai confronté en lui faisant savoir que j’avais deviné que c’était elle la responsable de cette humiliation.

Bien sûr, je lui pardonnais dans la seconde suivante ma mère étant aussi charmante qu’espiègle…





jeudi 15 janvier 2015

Cahier Lumières  7

L’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre.
         – Antoine de St-Exupéry –


Je continue à composer, car cela me fatigue moins que de me reposer.
         – Wolfgang Amadeus Mozart –


L’évolution ne connaît pas la marche arrière.
         – Boris Cyrulnik –


Tous les changements, même les plus souhaités, ont leurs mélancolies, car ce que nous quittons, c’est une partie de nous-mêmes; il faut mourir à une vie pour entrer dans une autre.
         – Anatole France –


Je me sens parfois comme une feuille sur un torrent. Elle peut tournoyer, tourbillonner et se retourner mais elle va toujours de l’avant.
         – Daniel Boone –


On ne se débarrasse pas d’une habitude en la flanquant par la fenêtre; il faut lui faire descendre l’escalier marche par marche.
         – Mark Twain –


Dans un an, vous souhaiterez avoir commencé aujourd’hui.
         – Karen Lamb  





Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore votre rêve.
         – Antoine de St-Exupéry –


 
La vie est la seule carrière qui m’intéresse.
         – Erik Orsenna  



Défais tes valises où que tu sois.
         – Marie-Pier Charron  



Veux-tu vivre heureux? Voyage avec deux sacs; un pour donner et l'autre pour recevoir.
         Johann Wolfgang von Goethe  

 

 

 

 

 

Pour continuer à rêver, je me crée de nouveaux points de références.

         – JL –

 

 

 

 

 

Le paradis n’est pas un lieu, c’est un état d’âme.

– Georges Boularier– 






jeudi 8 janvier 2015

Carnets très intimes  9
Je comprends que mes outils de vie sont des outils. Le travail qu’ils m’aident à accomplir reste souvent en périphérie du « moteur central. » Pour travailler plus directement au cœur de celui-ci, j’ai besoin d’aide extérieure professionnelle.



Ce que je veux réellement, c’est… euh…
Ce que je désire vraiment, c’est… euh…
Ce que je souhaite ardemment, c’est… euh…
Je crois que finalement, je ne sais pas.




Je n’aurais jamais cru que je jouais autant à la victime.




Malgré tout ce que je peux penser, et même si j’ai un problème à l’admettre, Papa et Maman m’ont aimé.




Je tente de sublimer ma douleur avec l’art.




Mes peurs déraisonnées infiltrent tout ce que je fais, vis, suis.




mercredi 7 janvier 2015

De mon calepin jaune  9

Je sais, je crée, je fais, j’aime.




Je réussis ou j’apprends.




La vie est courte; je veux en profiter longuement.




C’est mes actions qui font naître ma motivation.




Je cherche à réaliser mes rêves avec rigidité.




Partir de zéro et continuer. Partir d’un « non » et continuer.




Être bien. Maintenant.




Quand papa est-il mon père? Quand maman est-elle ma mère?




Ma méthode « Exagération jusqu’au ridicule » fait de l’effet.




Le recul s’applique bien à toutes les sphères de ma vie.






vendredi 2 janvier 2015

Cahier Lumières  6

Si ce n’est pas «  Oui, bien sûr! » alors c’est « Non, pas du tout! »
                   - Alan Cohen –




Il ne faut pas avoir peur du bonheur; c’est seulement un bon moment à passer!
                   - Romain Gary –




Écrire, c’est la meilleure façon de s’exprimer sans être interrompu.
                   - Jules Renard –




Nous pouvons devenir ce que nous avons besoin d’être en demeurant ce que nous sommes.
                   - Max DePree –




Être artiste, c’est vouloir créer; être créateur, c’est le faire.
                   - Diane De Serres –




Je ne retournerais pas dans le passé, car aujourd’hui est un « présent »…
                   - JL –




On serre toujours contre soi celui qu’on aime et l’art d’écrire n’est que l’art d’allonger ses bras…
                   - Denis Diderot –




Tout est changement, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore.
                   - Épictète –




Les obstacles sont nos amis; ils nous montrent comment nous améliorer.
                   - Robert Lepage –




Il y a un lieu en moi où je vis tout seul. C’est là que se renouvellent les sources qui ne se tarissent jamais.
                   - Pearl Buck –




Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d’entre nous regardent les étoiles.
                   - Oscar Wilde –




Seul celui qui emprunte la route connaît la profondeur des trous.
                   - Anonyme –




Je suis passé à travers la maladie, la douleur, la souffrance et plusieurs moments difficiles. Ces expériences nous aident, à condition d’en sortir.
                   - JL –  (inspiré de Pippo Delbono)