mercredi 2 décembre 2015
Carnets très intimes 19
Mon noyau intérieur s’est usé
avec ces feux de folies folles, ces inondations de tristesse, ces orages de
douleurs et ces tempêtes de souffrance.
Malgré tout, il tient encore. Peu
importe la largeur, grandeur ou grosseur, mon pilier est indestructible. Il
représente ce qui me tient en vie, en marche; être vivant.
Mon pivot est aveugle; il obéit à
ce qui le provoque, le bouscule, veut le déraciner du sol où il est planté
profondément au fond de moi.
C’est mon radar qui détecte les
moindres mouvements de mon être et cherche à garder mon équilibre intérieur.
Ce centre, cette tige centrale,
est un exemplaire unique. Certains ont un défaut de fabrication, mais tous sont
fonctionnels. Certains disent que l’on a déjà commandé nous-mêmes notre
exemplaire avant de pouvoir l’utiliser…
D’autres disent que ces solides
axes sont tirés au hasard comme dans une loterie où il n’y a qu’un seul gagnant.
Certains sont nés pour conduire
leur pilier à la perfection; d’autres n’auront pas assez d’une vie…
Mon noyau a bravé bien des ouragans
intérieurs, mais sa destinée reste inchangée comme un phare bien planté dans le
roc. Il s’autodétruira lorsque la mort viendra le chercher comme un vaisseau
fantôme qui surgira du brouillard de la vie.
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