dimanche 22 novembre 2015
Carnets très intimes 18
Je suis tari de mots. Aride de
sentiment. Je suis déboussolé, désorienté, déséquilibré. Je n’arrive plus à
trouver les mots pour dire ma sécheresse mentale.
Mon puits est presque à sec. Je
peine à le remplir, le rafraîchir. Je déambule en titubant comme un soûlon de
vie inachevée.
Je pleure des larmes sèches qui
me grafignent le visage en y creusant des ornières de vies. Mon océan de bruits
intérieurs est vidé.
Je suis perdu dans mes mots, noyé
dans mes phrases et écrasé par mes pages.
Le vide de ne pouvoir dire est si
intense qu’il me transperce l’intérieur comme une lame émoussée et rouillée de
clichés.
Je n’arrive plus à me dévoiler de
façon poétique. La poésie en moi est devenue prose aride à l’encre desséchée.
Et je me repère, enfin.
mardi 10 novembre 2015
Carnets très intimes 17
J’ai parsemé mon quotidien de
mines antipersonnelles toujours en alerte et prête à m’arracher un bras de
l’esprit, une jambe du mental, au moindre mouvement hors du sentier bétonné de
ma vie.
Je marche chaque jour dans cette
sente exiguë en zigzaguant entre les regrets, les remords et les rejets parsemés le
long de cette étroite route cimentée. Et je réussis à trottiner d’un pas léger
malgré la lourdeur de mes sentiments.
En avançant, sans arrêt je crains
chaque foulée en pensant que ce serait peut-être la dernière enjambée.
Mais pas à pas, j’ai appris à
désamorcer la plupart de ces bombes « anti-moi. » Je parviens à
retirer chacun des morceaux qui les composent chaque fois que je retrouve
l’amour. L’amour de soi.
Un travail de longue haleine à en
perdre le souffle.
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