Chroniques éphémères
Optimisme noir
mercredi 2 décembre 2015
Carnets très intimes 19
Mon noyau intérieur s’est usé
avec ces feux de folies folles, ces inondations de tristesse, ces orages de
douleurs et ces tempêtes de souffrance.
Malgré tout, il tient encore. Peu
importe la largeur, grandeur ou grosseur, mon pilier est indestructible. Il
représente ce qui me tient en vie, en marche; être vivant.
Mon pivot est aveugle; il obéit à
ce qui le provoque, le bouscule, veut le déraciner du sol où il est planté
profondément au fond de moi.
C’est mon radar qui détecte les
moindres mouvements de mon être et cherche à garder mon équilibre intérieur.
Ce centre, cette tige centrale,
est un exemplaire unique. Certains ont un défaut de fabrication, mais tous sont
fonctionnels. Certains disent que l’on a déjà commandé nous-mêmes notre
exemplaire avant de pouvoir l’utiliser…
D’autres disent que ces solides
axes sont tirés au hasard comme dans une loterie où il n’y a qu’un seul gagnant.
Mon noyau a bravé bien des ouragans
intérieurs, mais sa destinée reste inchangée comme un phare bien planté dans le
roc. Il s’autodétruira lorsque la mort viendra le chercher comme un vaisseau
fantôme qui surgira du brouillard de la vie.
dimanche 22 novembre 2015
Carnets très intimes 18
Je suis tari de mots. Aride de
sentiment. Je suis déboussolé, désorienté, déséquilibré. Je n’arrive plus à
trouver les mots pour dire ma sécheresse mentale.
Mon puits est presque à sec. Je
peine à le remplir, le rafraîchir. Je déambule en titubant comme un soûlon de
vie inachevée.
Je pleure des larmes sèches qui
me grafignent le visage en y creusant des ornières de vies. Mon océan de bruits
intérieurs est vidé.
Je suis perdu dans mes mots, noyé
dans mes phrases et écrasé par mes pages.
Le vide de ne pouvoir dire est si
intense qu’il me transperce l’intérieur comme une lame émoussée et rouillée de
clichés.
Je n’arrive plus à me dévoiler de
façon poétique. La poésie en moi est devenue prose aride à l’encre desséchée.
Je reste perdu à m’écouter écrire les mots. Je sens la vie ridicule de mes mots, sujets sans objets. Je saute d’une phrase à l’autre comme un saute-mouton de sens. J’ai perdu le fil de mes idées décousues.
Je me suis perdu longtemps, longtemps. J’ai cherché dans l’encre noire la lumière de mes mots. Et je me suis éveillé…
Et je me repère, enfin.
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