jeudi 14 août 2014

Récit 4

Lettre de Jehan 8 ans à Jehan 38 ans

Cher Jehan à trente-huit ans,

C’est loin! Tabarouette que c’est loin, ça, trente-huit ans!
Est-ce que tu t’amuses encore ou t’es vieux? As-tu du fun ? Est-ce que tu connais encore tous nos amis? Est-ce que tu as une famille? Tu as fait beaucoup de choses depuis maintenant! Tu as trente ans de plus que moi; c’est aussi vieux que papa et maman. Tu dois être devenu quelqu’un d’important. Est-ce que tu joues encore dehors? J’espère que tu as de bons amis. J’ai hâte d’avoir ton âge pour que les grands m’écoutent… Mais, c’est bien être jeune et avec mes amis. Je n’aurai plus peur des autres à ton âge : je serai plus vieux. 

Tu dois être très occupé. J’espère connaître encore beaucoup de monde à ton âge et être bien. J’aimerais organiser des jeux et être payé pour ça. Ça serait bien. Ça existe du travail comme ça? Est-ce que je me ferai de nouveaux amis? Est-ce que j’aurai un ami comme C. plus tard? Ça semble bien loin trente ans…

Eh, que je vais en faire des jeux, des choses d’ici là! J’ai hâte, mais je suis bien maintenant : je ne veux pas être plus vieux demain matin! Je serai trente ans de plus, mais je vais y aller tranquillement, O.K.? J’espère que tu es grand et que tu es gentil. Maman est-elle très vieille? Et papa? J’ai des neveux et des nièces? J’espère avoir encore beaucoup de fun à ton âge. C’est dur pour moi parce que les grands ne m’écoutent pas toujours, mais je suis bien avec mes amis. L’école c’est bien de temps en temps, mais parfois je m’ennuie aussi. J’aime bien les cours de dessin, d’art plastique et toutes les choses comme ça.
Je peux te dire que je t’aime, hein? Même si tu es un garçon? Je t’aime, sois gentil et je te souhaite beaucoup d’amis.

À bientôt,

Jehan huit ans










dimanche 10 août 2014

Ceci, cela 5

Le jour où j'ai pris le train pour quitter ma petite ville pour aller étudier, il s’est produit en moi un déchirement immense entre la liberté de découvrir le monde et le bien-être, l'amour que j'éprouvais dans ma ville natale avec ma famille et mes amis. Une tristesse inouïe qui m'a donné une sensation de déracinement intense qui perdure encore aujourd'hui. 

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Lorsque mon père est mort, j'ai éprouvé un immense soulagement.
Ensuite, les regrets et la culpabilité me sont tombés dessus comme une tonne de brique.

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Sur ma pierre tombale: Il a été aimé…


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Je suis surpris de ma perspicacité à deviner, sentir les autres.


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J'ai constamment besoin de prouver que j'ai le droit de dire, de penser, d'écrire.


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Ne pas oublier que les autres aussi vivent un combat, qu'ils sont des guerriers qui cherchent le repos.

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Ma concentration: Je suis là, je ne suis pas là, je suis là, etc.


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Ne plus avoir peur de dire:
"Je veux terminer ce que je te disais."
"Donne-moi encore une minute ou deux."
"Attends que je finisse mon idée."

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L'escalier se construit de bas en haut, mais il se balaie de haut en bas.